Le locavorisme
Locavore, vous avez dit locavore ? Cet étrange personnage s’impose des règles de bonne conduite en limitant au maximum ses achats de produits frais dans un rayon de 120 à 150 kilomètres, rayon d’ailleurs variable selon les cas.
Né aux Etats-Unis en 2005, ce mouvement a par la suite été rejoint par de nombreux pays. Mais, cet état d’esprit avait déjà de nombreux adeptes. Pour répondre à cette demande, le Japon, par exemple dans les années 70, avait conçu le « teikei », système d’association pour le maintien de l’agriculture paysanne, et le « Community Supported Agriculture « CSA », correspondant aux paniers fournis par une communauté en lien avec des agriculteurs et des éleveurs notamment. En France, ce n’est qu’en 2001, que ce mouvement commence à faire des envieux auxquels a répondu notamment le système des AMAP. Bien conscient de l’intérêt que porte le public à ce nouveau mode d’achat, les magasins regroupant des producteurs ont commencé à voir le jour, suivi de près par les plateformes de produits fermiers en ligne.
Depuis de nombreuses années, le locavorisme séduit ainsi de plus en plus de familles qui adopte cet art de vivre, mû par plusieurs raisons.
Tout d’abord, les dernières crises sanitaires ont véritablement inquiété la population, réveillant les consciences. Il devient désormais inconcevable de consommer des poulets à la dioxine, de la viande de vaches folles ou des œufs contaminés, ou bien de trouver dans nos assiettes de la viande de cheval vendue en lieu et place de la viande de bœuf ! Les français n’ont plus confiance et la santé est ainsi devenue une des raisons principales pour pratiquer le locavorisme. La prise de conscience est aussi le fait des médecins qui ne cessent d’expliquer qu’une bonne santé passe obligatoirement par le bien manger.
Rien ne vaut, en effet, un produit frais et de saison pour profiter pleinement de tous ses nutriments, vitamines et autres apports nutritionnels. Et de plus, les français redécouvrent le vrai goût des bonnes choses. Rien de comparable entre une fraise ou une carotte cueillie le matin même et les mêmes fruits et légumes venus d’un pays voisin et conservés dans des cales et des frigos en attendant d’être mangés.
La saisonnalité est le maître-mot du locavore. Et il n’est pas valable que pour les fruits et les légumes. La viande connaît aussi ce terme. En effet, l’éleveur se doit normalement de respecter les périodes de reproduction de l’animal. Il en va de même pour les poissons qui ne dérogent pas à la règle. Ainsi, les sardines et les anchois ne devraient être consommés que l’été et l’automne et la daurade seulement l’hiver par exemple. Quant aux fromages, la qualité de l’herbe plus ou moins grasse, marque à elle seule la saisonnalité du produit.
Le locavore est aussi un anti-gaspilleur. Le fait d’acheter au détail lui permet de consommer que ce dont il a besoin. Aucune perte et en plus des économies assurées !
Une rémunération plus juste pour les producteurs anime aussi ce consommateur. Sans intermédiaire, tout le monde y trouve son compte. L’agriculteur, l’éleveur … sont mieux rétribués et grâce à des marges faibles, le client peut déguster des produits de qualité à des prix tout à fait abordables. De plus, ce système favorise le maintien des populations sur le territoire et de nouvelles exploitations voient même le jour.
La dernière raison est la dimension écologique. En effet, les agriculteurs stoppent de plus en plus la monoculture, génératrice de terres appauvries et malades, et diversifient les cultures. Les avantages sont nombreux. La diversification entraîne un rendement plus important, donne une terre plus résistante à la sécheresse et aux ravageurs. De plus, ce mode de culture permet aux professionnels de réintroduire des variétés anciennes de légumes et de fruits qu’ils font ensuite découvrir à leurs clients. Du côté du consommateur, l’empreinte carbone est moindre puisqu’il se fournit à côté de chez lui.
Les différents moyens de s’achalander
Le secteur de la vente de produits frais ne cesse de progresser. Les marchés continuent d’être des lieux d’achat très fréquentés. De même, les AMAP ont aussi leur clientèle qui, chaque semaine, récupère un panier de produits frais, contre une somme d’argent modique.
Mais, la demande des locavores de trouver dans un même lieu, tous ou presque tous les produits, était forte et correspond bien avec nos vies très remplies. Les magasins de producteurs locaux ont ainsi ouvert leurs portes, rassemblant dans les mêmes locaux, éleveurs, agriculteurs, maraîchers, apiculteurs, vignerons, boulangers, poissonniers … On trouve même dans certains de ces endroits, des produits artisanaux tels que des vêtements ou autres.
La suite logique était ensuite l’ouverture de plateformes de ventes de produits fermiers en ligne. Elles fleurissent dorénavant sur le net. Répondant parfaitement aux exigences des locavores débordés, les administrateurs n’ont de cesse de proposer des fonctionnalités nouvelles, comme la livraison à domicile.
Les avantages de la livraison à domicile
Le premier est incontestablement le gain de temps. En effet, plus besoin de se déplacer pour le consommateur. Il commande en ligne, tranquillement, les produits souhaités et se fait livrer dans la journée, le lendemain ou un autre jour, défini par le professionnel. Certains ont instauré des jours fixes de tournée dans la semaine, proposant ainsi aux locavores des livraisons à domicile ou sur le lieu de travail. Pour le producteur, c’est une façon d’échanger en direct sur le produit mais aussi sur les méthodes d’élevage, de cultures ou de transformation et de fidéliser sa clientèle qui achète en toute confiance.
La fraîcheur et l’hygiène sont un autre atout. Souvent cueillis le matin même, fruits et légumes sont d’une extrême fraicheur. Aucun moyen de conservation artificiel, aucun séjour dans un frigo ne viennent altérer leur goût. La livraison à domicile permet de s’achalander régulièrement. Ces produits, pour garder leur valeur nutritionnelle et ainsi apporter tous les bienfaits à notre santé, doivent par définition être consommés très frais, ce qui multiplie le nombre d’achats. Raison de plus pour se faire livrer !
Par ailleurs, l’empreinte carbone s’en trouve amoindrie puisque vous vous déplacez moins. Encore un avantage non négligeable et cher aux locavores.
La livraison ne concerne pas seulement les produits frais mais aussi l’épicerie. Le site Foodtrack par exemple propose toute une gamme de denrées, qui peuvent être livrées à domicile.
Foodtrack, le site qui s’adapte à ses clients
Né il y a quelques mois, Foodtrack réunit désormais des producteurs de tous les coins de France. Hormis les produits d’exception et de qualité qu’il met à la disposition des consommateurs, ce site est conçu de façon à leur faciliter la vie.
En effet, en un clic et par l’intermédiaire de la carte ou du moteur de recherche, le client trouve immédiatement le produit qu’il recherche. S’il est intéressé, il clique ensuite sur le produit pour plus d’explications. Suivant les producteurs, elles sont plus ou moins détaillées voire imagées. Un vigneron peut par exemple indiquer les cépages, les lieux de vignes, le terroir, la méthode de vendange. Mais il précisera aussi toutes les caractéristiques de son vin et les accords privilégiés avec les mets. Sur cette même page, se trouve aussi un lien direct avec l’exploitation que l’on peut ainsi visiter.
Les différents modes de livraison, propres à chaque producteur, sont bien sûr indiqués. Les quatre-vingt-dix-huit producteurs ne proposent certes pas tous, la livraison à domicile. Cela dépend du produit qu’il vend et bien sûr des kilomètres qui le séparent de son client.
Mais, d’autres modes de livraison sont mis à disposition du consommateur. La vente à emporter et le click and collect, de plus en plus sollicités, font partis de ces propositions. Le client commande ainsi de chez lui les produits et vient les chercher lorsqu’ils sont prêts. C’est par exemple le cas pour les deux restaurateurs inscrits sur le site. Les gourmands choisissent un plat, passent commande, règlent par carte bancaire et vont le récupérer. Il ne reste plus qu’à le déguster ! Très pratique, la « récupération » des courses se fait aussi rapidement puisque tout est rangé, étiqueté au nom du client et prêt à être emmené.
Le point relais est un autre moyen. Client et producteur se mettent d’accord sur un lieu de rendez-vous. Ce peut être un parking par exemple ou tout autre endroit. Mais, de plus en plus, ces rencontres se font sur les marchés, qui deviennent, petit à petit, des marchés numériques.
Sur Foodtrack, la livraison à domicile est bien sûr sollicitée par les acheteurs mais aussi par les professionnels. Souvent réservée à un jour fixe dans la semaine, le producteur définit par avance un rayon kilométrique. Le client sait ainsi immédiatement s’il peut bénéficier de ce service ou non.
Ces trois modes de récupération offrent des avantages indéniables aux deux parties, car ils donnent lieu à une rencontre physique et bien réelle. C’est l’occasion d’échanges autour du produit acheté, d’explications ou de sujétions de recettes. Grâce à ces moments partagés, le client prend ou reprend confiance et le producteur en profite pour rassurer et pour mettre en avant sa production.
Une dernière proposition est cependant faite aux clients de Foodtrack, la livraison par colis. Certaines denrées ou boissons supportent en effet très bien le voyage en colis. C’est le cas des boissons alcoolisées ou non, des thés, des cafés, de la spiruline … Un échange est là encore possible entre le producteur et l’acheteur par l’intermédiaire de la messagerie interne.
Quel que soit le mode choisi, tout est simplifié au maximum pour éviter la perte de temps. Le ou les modes de livraison de chaque producteur sont clairement exposés dès lors que le produit est choisi.
On voit ainsi ces dernières années, une frange de la population changer complètement sa façon de s’alimenter et privilégier les produits frais et locaux. Pour répondre à cette demande de plus en plus forte, le monde agricole se voit dans l’obligation de s’adapter et de réinventer la vente de leurs produits. Le circuit court devient ainsi plus qu’une mode, une tendance sociétale. Halte donc aux produits transformés et industriels et vive le retour aux produits locaux ! Les français se mettent aux fourneaux et concoctent eux-mêmes leurs plats. Suivre les cycles de la nature et donc la saisonnalité des produits est devenue un sport national ! La transparence est de mise, largement respectée par les producteurs qui ne sont pas avares d’indications sur les produits proposés.
Devant cet engouement, la distribution devait aussi être révolutionnée. Les marchés, les ventes à la ferme, les AMAP, les épiceries locavores continuent à attirer beaucoup de monde. Mais, les plateformes de vente en ligne viennent compléter ces propositions d’achat. Avec de nombreuses particularités telle que la livraison à domicile, elles font de plus en plus d’adaptes. En effet, quoi de plus pratique, pour cette population souvent active, de commander sereinement, en ligne, de cocher la case « livraison à domicile » et d’attendre patiemment que le producteur en personne vienne sonner à sa porte. Avec cette fonctionnalité supplémentaire, le monde des producteurs gagne encore une nouvelle clientèle qui veut allier produits sains et praticité.