Mais, décider de s’achalander sans dépasser un rayon de deux cent cinquante kilomètres autour de chez soi demande un changement d’habitude au quotidien. Cet élan a donc entrainé une réorganisation et la venue de nouveaux concepts de vente pour satisfaire ces nouveaux clients exigeants sur la qualité des produits proposés.
Le choix du local
Il n’est pas vain de rappeler les quelques enjeux essentiels de l’achat de produits locaux car ceux-ci ont plusieurs impacts. Le premier est directement lié à notre santé. Les petits producteurs sont souvent proches d’une agriculture ou d’un élevage bio ou du moins raisonné. De plus, les légumes sont de saison ce qui leur confère un apport en vitamines et en nutriments maximal. De même, la viande est issue d’élevage respectant le cycle des animaux. L’agneau se vend à Pâques par exemple.
L’écologie est aussi une des raisons prise en compte par les locavores. La polyculture remplace la monoculture utilisée pour un rendement important, créant ainsi un cycle naturel de régulation des prédateurs et des insectes dévoreurs de cultures. Ceci réduit considérablement ou supprime notamment l’usage de pesticides. D’autre part, les temps de transport sont diminués et engendrent ainsi moins d’émissions de CO2. On ne vous proposera pas non plus de sacs en plastique pour ranger vos provisions, un sac en papier ou en tissu réutilisable les remplacent avantageusement. Le gaspillage n’existe pas non plus. Le locavore n’achète que ce qu’il consomme et fait preuve de beaucoup d’imagination pour ne rien jeter dans un légume en utilisant toutes ses parties. Fanes de radis et feuilles de blettes sont ainsi cuisinées en soupe, en tartes ou cuites à la vapeur pour ensuite agrémenter une viande.
Replacer le monde agricole a la place qu’il mérite est un défi de plus en plus relevé grâce à la prise de conscience des consommateurs qui soutiennent ainsi l’économie locale. Le surcroît d’intérêt pour les produits locaux suscite en effet l’embauche de personnel pour préparer les commandes, les livrer ou les expédier selon le mode d’achat choisi. D’autre part, la vente en circuit court permet à ces professionnels de fixer un prix plus juste grâce à l’absence d’intermédiaires.
Enfin, l’échange et le lien qui se créent entre producteurs et clients sont deux éléments principaux. Il permet de se renseigner sur les produits exposés, sur une méthode de production ou d’élevage, sur la fabrication. Maraîchers, éleveurs, apiculteurs, brasseurs, vignerons … ne sont jamais avares d’explications pour faire partager leur passion. Ces échanges rassurent les professionnels qui voient revenir vers eux une population délaissant les grandes surfaces et dans le même temps, ils confortent le locavore dans le fait de profiter de produits sains tout en aidant des agriculteurs ou éleveurs locaux.
Les lieux d’achat des produits locaux
Rien de plus facile de nos jours que de trouver des produits locaux. L’offre est particulièrement diversifiée et chacun peut choisir celle lui convenant le mieux.
CLes marchés tout d’abord restent incontournables. Lieu de rencontres et de convivialité, ils permettent de profiter des denrées issues du travail des petits producteurs environnants et souvent ramassées le matin même ou la veille pour les fruits et les légumes. Qu’ils soient couverts et ouverts tous les jours ou en plein air une fois par semaine, il n’est pas difficile de trouver un marché dans une ville ou dans un bourg. L’été, dans les lieux touristiques, fleurissent même des marchés de petits producteurs locaux. Attention toutefois à ne pas tomber dans un piège à touristes. Il est préférable de bien vérifier les étiquettes pour privilégier le savoir-faire des producteurs et éviter ainsi la revente de certains produits alléchants proposés par des vendeurs profitant d’une chaude journée ou d’une soirée conviviale où les consommateurs sont moins regardants. Ces petits marchés sont aussi l’occasion de profiter d’autres exposants moins courants qui vendent savons artisanaux, pulls en laine, en chanvre ou confectionnés à partir d’autres fibres naturelles, d’objets en bois réalisés par des tourneurs eux-aussi passionnés par la matière.
La vente à la ferme est un concept qui se développe. Ainsi, de plus en plus de professionnels « ouvrent » leur espace de travail et proposent même, pour certains, des visites pendant lesquelles ils expliquent leur façon de faire. Immanquablement, vous serez séduits par cette transparence et repartirez avec un fromage, des légumes, un pot de confiture, du vin ou des fleurs.
Les paniers fermiers sont aussi une formule adoptée par certains consommateurs. Souvent réservés aux légumes et aux fruits, les locavores s’inscrivent et une fois par semaine, ils disposent d’un panier plein de produits frais qu’ils vont chercher dans un lieu dédié. Ces paniers sont généralement de différentes tailles, à choisir selon le nombre de personnes à nourrir. Quelquefois ressentis comme rébarbatifs de par la saisonnalité et donc la répétition des mêmes fruits et légumes, ils sont tout de même l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des légumes oubliés remis au goût du jour. Création culinaire et improvisation sont à l’ordre du jour, car le contenu aléatoire ne se révèle que lors de la récupération du panier. Ce sont les AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) qui ont mis ce concept en place. Au début, plutôt réservé au maraîchage, les ventes se sont élargies et concernent maintenant les œufs et le fromage et parfois de la viande. Tout le travail administratif est pris en charge par l’association, déchargeant ainsi les producteurs qui se consacrent exclusivement à leurs exploitations respectives.
Mais, devant l’engouement des consommateurs à vouloir consommer frais et sain, il est vite devenu important pour tous ces corps de métier de se regrouper. En effet, population souvent en pleine activité professionnelle, les locavores n’ont pas forcément le temps de se rendre chez le maraîcher, puis chez l’éleveur ou le fromager et les jours de marchés ne correspondent pas toujours à leurs horaires de travail. Il fallait donc leur faciliter la tâche. Sont ainsi nés les magasins de producteurs. Leurs ouvertures résultent d’un projet élaboré collectivement et d’une envie de travailler ensemble. On n’y trouve de plus en plus de produits dans un espace unique et certains sont moins courants que d’autres tels que les sapins à Noel ou les plants au printemps. Ces magasins demandent cependant aux professionnels un investissement en temps non négligeable. Il leur faut aussi se répartir les tâches pour assurer des horaires d’ouverture les plus larges possible. Certains disposent même d’un drive fermier. Les clients commandent en ligne et viennent récupérer leurs achats au magasin comme dans une grande surface classique.
La dernière tendance est la création de plateformes de produits locaux. Celles-ci proposent en effet un service d’une autre dimension puisque on y retrouve les producteurs de tous les endroits. La dégustation ne s’arrête donc plus à la limite kilométrique autorisée pour les achats mais dépasse les frontières des départements. Premier avantage et non des moindres, la possibilité de se fournir en spécialités de toute la France.
Parmi toutes les plateformes, une des petites dernières, Foodtrack.fr fait tous les jours de nouveaux adeptes, du côté des consommateurs mais aussi du côté des producteurs. Déjà extrêmement bien achalandé, ce site reçoit de nouvelles propositions régulièrement des quatre coins du pays. Se côtoient ainsi fruits, légumes, fromages de chèvre ou autres, vins, bières, viandes, volailles, algues et spiruline, pépiniériste mais aussi plats cuisinés proposés par un restaurateur.
Foodtrack : pour une nourriture plus juste
Cette plateforme a un leitmotiv : que la nourriture devienne plus juste et plus transparente. Pour ce faire, les producteurs sont soigneusement choisis et doivent fournir des documents. Mais, une fois les vérifications opérées, l’inscription est simple. Le vendeur mentionne son adresse et ses préférences de livraison et peut ensuite mettre ses produits en ligne après validation par les administrateurs du site. Plusieurs possibilités s’offrent en effet à lui. Il peut opter pour une livraison à domicile s’il a l’habitude de pratiquer des tournées hebdomadaires. Mais, il peut aussi choisir de donner rendez-vous au consommateur sur un lieu dédié, comme un marché par exemple. Ce principe diminue considérablement ses frais de transport. Le client peut aussi récupérer sa commande dans le magasin du producteur si celui-ci a un point de vente fixe. Autre formule, la vente par colis et le e-commerce pour les produits transportables. Foodtrack.fr se charge de l’organisation de la livraison après l’achat effectué. Quelle que soit le choix de livraison fait par le vendeur, toutes les commandes sont payées en ligne et préparées seulement après. Gain de temps pour lui, il ne s’occupe donc que des commandes réglées et de plus, aucun échange d’argent n’a lieu lors de la livraison.
Le client, quant à lui, dispose d’un large panel de produits frais et de produits préparés et peut, à l’heure qui lui convient le mieux, choisir en famille le contenu de sa commande. Le paiement est sécurisé et il suffit d’un clic pour ajouter telle ou telle denrée qui comblera une envie ou la curiosité. Elle est d’ailleurs souvent éveillée puisque c’est l’occasion de découvrir des nouveautés venues d’autres coins. Autre lien intéressant que les administrateurs de Foodtrack.fr ont choisi de rajouter, celui de l’exploitation. Ainsi, chaque producteur se trouve disposé sur une carte de France. Un simple coup d’œil suffit donc pour trouver son département d’origine. En cliquant ensuite sur son icône respectif, un résumé s’affiche reprenant son métier, son nom et son adresse mais aussi parfois quelques lignes succinctes sur ses produits. Mais ce n’est pas tout. Rien ne vous empêche, en passant par le lien « Réseaux sociaux » de vous rendre sur le site de l’exploitation pour mieux découvrir les méthodes de culture ou d’élevage. Et si les produits vous donnent entière satisfaction, vous avez la possibilité de partager sur Facebook, Twitter ou Linkedin votre expérience et de faire ainsi un peu de publicité.
Acheter sur Foodtrack.fr, c’est choisir la facilité. Un clic et l’article est dans le panier. Et si votre liste de courses est récurrente, une liste de favoris est présente pour éviter de rechercher les produits. Par ailleurs, nous ne sommes jamais à l’abri d’un problème d’erreur de commande ou de livraison, mais ceux-ci se règlent généralement très vite grâce à l’échange possible en direct avec la messagerie avec le producteur ou avec les administrateurs. Problème vraiment occasionnel, car les deux parties ont tout intérêt à ce que tout se passe parfaitement bien.
Quelle que soit la manière de se procurer des produits locaux, les bienfaits du locavorisme ne sont plus à démontrer. Avantages économiques, sanitaires, écologiques, toutes ces raisons doivent nous inciter à consommer local pour favoriser les circuits-courts, la valorisation d’un terroir en manque de reconnaissance et la production locale. Cette tendance qui tend largement à se développer, prouve que l’origine des produits a une grande importance pour la population. Les statistiques sont d’ailleurs formelles, c’est une inquiétude première pour les seniors comme pour les plus jeunes qui réalisent petit à petit les enjeux présents et futurs. Principale garantie de qualité, la vente en directe rassure le consommateur qui ressent le besoin de s’informer sur ce qu’il achète. La fréquence d’achat de produits locaux s’en trouve d’ailleurs fortement impactée de façon très positive. Lieu d’origine, méthode de culture, d’élevage et de fabrication, les étiquettes et les informations se doivent d’être très claires, gage de fidélisation des locavores qui réclament une traçabilité des produits en toute transparence.
Si la rareté des points de vente, hormis les marchés, a pu être un frein pour ces nouveaux consommateurs qui se veulent responsables, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir. Aujourd’hui, ventes à la ferme, paniers fermiers, marchés, magasins de producteurs et plateformes de produits locaux offrent de nombreuses possibilités de s’achalander. Chacun a ainsi le choix, selon ses habitudes et son rythme de vie de se fournir en produits locaux.