L'achat de produits locaux en ligne

L'achat de produits locaux en ligne

Le locavorisme, nouvelle philosophie de consommation, n’autorise l’achat de produits que dans un rayon d’un maximum de deux cents kilomètres en privilégiant toutefois le moins de distance possible. Cette façon de consommer permet ainsi d’acheter de la nourriture localement en circuits courts, de privilégier les produits de saison et donc de limiter le gaspillage alimentaire. Et les objectifs sont clairement définis. Ils intègrent des notions de responsabilisation et de prise en compte des problèmes écologiques en limitant notamment les émissions de CO2 dans l’atmosphère, en supprimant ou restreignant de façon drastique l’utilisation de produits sanitaires, de pesticides et d’engrais et en annihilant les méfaits de la monoculture. Cette technique de production qui consiste à ne cultiver qu’une seule plante à la fois engendre une surutilisation d’engrais chimiques pour lutter contre l’appauvrissement des sols. La terre est par ailleurs beaucoup plus sujette aux attaques d’animaux et de maladies. Le locavorisme préfère son contraire : la polyculture qui favorise une biodiversité naturelle. Utilisée en permaculture et en agriculture biologique, elle répond parfaitement aux exigences des défenseurs d’une culture saine. Les diversités de cultures plantées dans le sol lui permettent de lutter seule contre d’éventuels envahisseurs ou agresseurs.

Les produits locaux en ligne

L'achat de produits locaux en ligne

La pratique de la vente directe entre producteurs et consommateurs permet de soutenir une économie locale souvent mise à mal par les grandes surfaces et de rémunérer à un prix plus juste les producteurs en diminuant considérablement le nombre d’intermédiaires, un ou deux restant tolérables.

Le locavore s’autorise toutefois quelques petites exceptions telles que les épices, un fruit exotique de Côte d’Ivoire ou une huile d’olive importée d’Italie. Ces achats sont toutefois effectués avec une préférence pour des produits bio qui assurent une culture certifiée et un traitement des ouvriers travaillant sur les exploitations, généralement plus respectueux. Le locavore s’interdit toutefois de consommer des légumes hors saison, gage d’un produit sans saveur ou venant d’une contrée lointaine. Ainsi, les choux et les légumes anciens, les carottes, les navets, endives et poireaux, certaines salades par exemple, se consomment l’hiver, tandis que les légumes servant à réaliser une ratatouille ne se cultivent que l’été. Idem pour les fruits : hors de question d’acheter des cerises ou des fraises en plein mois de janvier. Tous ces produits, récoltés à maturité, promettent, de par leur dégustation saisonnière respectée, des saveurs retrouvées et un goût incomparable. Goût, savoir-faire, terroir et qualité font partie des grands principes du locavorisme.

Les produits proposés sur les plateformes

L'achat de produits locaux en ligne

Si les marchés et les boutiques de petits producteurs regroupés fonctionnent à merveille, il a toutefois fallu que ce concept s’adapte à la vie trépidante de ses adeptes. Ainsi sont nées les plateformes de vente de produits en ligne de plus en plus plébiscitées par cette clientèle.

Ces sites de vente de produits locaux essayent de réunir un maximum de produits, le but étant de faciliter l’achat et de faire gagner du temps aux locavores. Tous les producteurs ont donc leur place sur ces sites de commande en ligne de produits frais : le boucher, le volailler, l’apiculteur, le maraîcher, le primeur, le fromager, le boulanger, le viticulteur, l’épicier … tous les corps de métiers ayant un rapport avec la nourriture et l’artisanat sont représentés sur ces plateformes. Chaque commerçant propose lui-même à la vente les produits qu’il a à sa disposition. Ainsi, le boucher pourra mettre en ligne différents morceaux de bœuf, de mouton, de porc, d’agneau ou de veau. Le volailler, quant à lui, affichera à la vente ses poules, pintades, canards ou lapins ainsi que des morceaux découpés et quelquefois des œufs. L’apiculteur exposera ses différents miels. Maraîchers et primeurs auront soigneusement cueillis les derniers légumes et fruits issus de leurs exploitations respectives. Certains réalisent aussi des jus de fruits ou de légumes frais. Le fromager proposera tous les fromages réalisés dans son laboratoire ainsi que des yaourts. Le boulanger dévoilera ses diverses fabrications de pains frais et de viennoiseries et le viticulteur exhibera ses derniers crus pour accompagner tous ces mets.

Dans les départements proches de la mer, les poissonniers vendront les produits de la pêche, ainsi que des algues ou de la spiruline. Au rayon épicerie sucrée, se trouvent les farines bio, les amandes et autres oléagineux, les pruneaux, les châtaignes, les compotes et les confitures. Quant au rayon épicerie salée, les huiles se disputent la vedette au côté des pâtés ou autres pots de rillettes, entre autres. Les plateformes proposent aussi de plus en plus des plats traiteurs et des spécialités départementales. Les artisans ne sont pas non plus en reste sur ces plateformes, puisqu’on peut y retrouver de la vaisselle, des couteaux … ou autres objets utilitaires réalisés par des potiers, des céramistes, des couteliers ….

Les différents moyens d’acheter des produits en ligne

Plusieurs façons de faire s’offrent aux consommateurs soucieux de travailler avec les petits producteurs. La première est de repérer ces professionnels, de vérifier qu’ils aient bien un site et de commander, opération à renouveler pour chaque producteur ! Travail fastidieux qui génère une perte de temps réelle et une dépense importante avec des frais de port en sus à chaque commande.

L’autre manière est de pratiquer cette opération sur un site fédérant un grand nombre d’adresses de producteurs. Ceux-ci sont sélectionnés avec beaucoup de rigueur tant pour leur savoir-faire que pour la qualité de leurs produits. Et leur liste n’est pas exhaustive car n’importe quel professionnel répondant à ces critères peut s’inscrire sur une plateforme de vente en ligne. De plus il n’est pas interdit de se renseigner sur les produits qu’ils proposent, ni de visiter le site de leur exploitation s’il en existe un.

Le drive fermier et la vente en ligne de produits frais n’existent pas depuis longtemps. Le savoir-faire local se retrouvait surtout auparavant sur les marchés ou éventuellement dans des magasins. Cette alternative du web ouvre l’éventail des produits locaux à un panel de clients potentiels encore plus élevé. De plus, elle permet par exemple à un producteur d’un département voisin de proposer ses produits sans pour autant faire des kilomètres pour les vendre grâce à la livraison par colis. D’ailleurs, fermiers et autres maraîchers ne s’y sont pas trompés et nombreux sont ceux qui ont adhéré immédiatement à ce projet, véritable alternative à la grande distribution. C’est ainsi que la liste des plateformes de vente de produits frais et de drive fermier ne cesse d’augmenter.

Pour faciliter l’achalandage des locavores et favoriser la vente des produits, les plateformes essayent d’offrir aux producteurs associés plusieurs solutions de livraison. Celle-ci peut se faire par colis, sur un point de vente déterminé (magasin du producteur par exemple) ou en points-relais et au marché. Les commandes sont préparées par les différents producteurs concernés et distribués comme convenu avec l’acheteur. Ce commerce fonctionne comme tous autres e-commerces, le but étant que le locavore reçoive ou récupère ses matières premières ou produits finis dans le temps imparti.

Bien choisir sa plateforme de ventes

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Ne pas être déçu par des produits sans pour autant les voir, voilà qui pourraient rebuter les consommateurs attentifs à leur nourriture. Pourtant, les producteurs opérant sur ces plateformes sont scrupuleusement choisis. Fraîcheur garantie des légumes, de la viande, ou tout autre produit, cultures souvent bio ou du moins raisonnée, producteurs attentifs à la qualité, ils retrouvent dans ce mode de commande, un moyen efficace de fidéliser les clients. Plus besoin de faire quinze kilomètres pour remplir son congélateur de viande ou pour se fournir en pommes ou fruits de saison, les consommateurs font leur course comme sur un drive classique. Avantage indéniable des plateformes par rapport à l’offre des producteurs locaux sur les marchés, le locavore peut profiter, grâce au système des colis, de produits venant d’un peu plus loin que son département. Il devient donc possible de profiter de châtaignes ou de caillettes ardéchoises si on habite en Savoie. De même, commander puis déguster des diots, des crozets ou autres spécialités savoyardes peut très bien se pratiquer dans la Loire.

Parmi les dernières plateformes de ventes en ligne de produits locaux, foodtrack.fr offre déjà un panel de plusieurs producteurs. Différents métiers y sont ainsi représentés à travers des Gaec et des artisans du goût. On y retrouve ainsi la viande des éleveurs du Gaec Valvert, la microbrasserie la Gevrinoise et la brasserie Les Gens Sérieux, Les Cortis, fournisseurs de vins gastronomiques du Bugey, les succulentes friandises de Chocolatiers et Cie, le GAEC Cevenn’algues, les vins du Ventoux du Domaine de Mas Caron, l’EARL Missiry Rebuffat pépinièriste et le Domaine Enclos de la Croix, producteurs de vins du Languedoc. L’offre de cette plateforme est complétée par les délicieux plats réunionnais confectionnés par un passionné, plats que l’on peut commander et récupérer sur place. Nul doute que ces adhésions seront vite complétées par des agriculteurs et autres répondant aux critères rigoureux de foodtrack.fr et souhaitant proposer leurs produits respectifs.

Cette plateforme laisse le choix aux producteurs de son organisation. Un seul dénominateur commun : les commandes sont payées par avance et ne sont préparées que si elles sont réglées. Ainsi, le vendeur peut anticiper les produits à mettre en sac et organiser ses tournées en les centralisant sur une journée par exemple. Autre méthode proposée, le client se rend au magasin pour récupérer sa commande si le producteur détient une enseigne. Gain de temps pour le locavore qui n’a plus qu’à prendre ses articles déjà réglés. Donner rendez-vous à son acheteur est aussi une méthode simple. Le producteur apporte sur le marché ou autre les commandes et chacun vient la chercher. Ces deux dernières façons de faire évitent des transports générateurs de perte de temps et de pollution.

Les bienfaits de ce mode de consommation ne sont plus à démontrer. Et devant ces qualités indéniables, les locavores entraînent dans leur sillage de nouveaux adeptes de plus en plus nombreux et investis. Arpenter les marchés et les magasins de producteurs devient donc une seconde nature pour ces partisans du produit frais et local. Mais les plateformes génèrent elles aussi rapidement de plus en plus de ventes et un flot continu de consommateurs s’engouffre vers cette nouvelle proposition d’achat. Quoi de plus simple que de choisir en quelques clics, ses courses de la semaine en alliant les facteurs de bonne santé, de fraîcheur et d’écologie confortablement installé au chaud sur son canapé ? Cette mise en relation directe entre agriculteurs et consommateurs reste un circuit-court qui autorise cependant un intermédiaire : l’administrateur de la plateforme. Chaque vente réalisée génère pour lui une commission. En contrepartie, il gère le site, anticipe les éventuels problèmes et apporte un soutien aux producteurs souhaitant l’intégrer.

La création de ces plateformes était toutefois une évidence pour accompagner le train de vie des locavores. Ces personnes étaient demandeuses d’un circuit où l’on pourrait trouver tout, tout de suite et avec un mode de livraison pratique. Les plateformes se sont donc inspirées de n’importe quel drive pour offrir aux consommateurs un choix vaste des produits naturels quotidiens. De même, ceci a permis aux vendeurs de trouver une nouvelle manière de se faire connaître et de distribuer, de cette façon encore plus de produits.

Ces plateformes fédératrices s’engagent à respecter les préceptes qui motivent le locavore. Celui-ci exige d’ailleurs de garder un œil sur les conditions d’élevage, de production ou de fabrication. De même, il impose une saisonnalité des produits, riche en vitamines et en nutriments et tout simplement plus gouteux. Halte donc au gaspillage et à la surconsommation, le locavore n’achète que ce qu’il mange. Ni plus, ni moins.

Devant une prise de conscience sanitaire et écologique devenue à leurs yeux, indispensable voir salutaire, les adeptes du locavorisme voient leur courbe d’adhérents augmenter rapidement. Les plateformes de vente de produits frais ont donc de beaux jours devant elles. Et les producteurs ne s’y trompent pas puisque nombre d’entre eux s’y inscrivent pour vendre leurs produits. Localement, ils sont d’ailleurs déjà souvent connus par la population qui les rencontrent sur le marché, les locavores s’échangeant facilement leur réseau. Mais ce nouveau mode de vente innovant leur permet de diversifier et de fidéliser une clientèle nouvelle.