La recherche par domaine d’activités
Trouver des petits producteurs à côté de chez soi devient assez simple grâce à internet et au bouche à oreille. Cependant, il existe plusieurs méthodes. La demande par secteur d’activités en est une. Parmi tous les domaines nous pouvons ainsi retrouver :
- Les maraîchers et les primeurs qui vendent légumes et fruits de saisons. C’est l’occasion de découvrir et d’apprendre à cuisiner les légumes anciens qui réapparaissent petit à petit. Crosnes, rutabagas, panais, topinambours, cerfeuils tubéreux, orties ou scorsonères envahissent maintenant les étals et sont très prisés des connaisseurs et des curieux souhaitant faire connaissance avec ces denrées oubliées. Le primeur, quant à lui, s’exerce à réintroduire des variétés anciennes de pommes ou de poires, plus résistantes aux maladies. Des goûts nouveaux apparaissent ainsi sur ces étals, adhérant parfaitement avec la philosophie du locavore, friand de découvertes gustatives.
- Le boucher et le volailler présentent quant à eux, des viandes issues d’animaux élevés dans des conditions optimales. Une devanture de viandes de bœuf, de porc, de veau et d’agneau, côtoient celle remplie de poulets, de poules, de coqs, de pintade, d’œufs et de morceaux découpés et préparés. La couleur de la viande ne trompe pas, c’est la preuve d’une alimentation exempte de farines animales.
- Chez le boulanger, le choix est difficile à faire. Farine de seigle, de lin, d’épeautre, complet, au maïs … une multitude de pains attendent les acheteurs. De plus, tartes et viennoiseries complètent des propositions déjà bien tentantes.
- Le fromager expose beurre, crème fraîche, yaourt et toute une kyrielle de fromages. Le viticulteur met en ligne ou apporte sur les marchés les vins réalisés dans sa propriété. Les miels de l’apiculteur changent de noms au gré des saisons : toutes fleurs, sapins, montagne, acacia, cerisier … Quant au poissonnier des bords de mer ou des bords de lac, il propose des produits issus d’une dernière pêche.
- Les denrées de base peuvent ainsi toutes se trouver auprès des petits producteurs et s’achalander vers eux est le gage de produits d’une qualité supérieure.
Comment connaître les producteurs ?
Pour obtenir une liste de ces petits producteurs, internet est d’un grand secours. Il existe maintenant des cartes interactives qui signalent adresses et coordonnées d’un professionnel. Il suffit de notifier le nom de la commune et le type de produits et apparaît alors toute une liste d’adresses.
Des supermarchés paysans ont ouvert leurs portes, fédérant plusieurs professions sur un même site et permettant ainsi à l’acheteur de se fournir en légumes, viandes, fromages, pains, miel, vins, sirops ou autres.
Certains sites proposent aussi la livraison de paniers bio chaque semaine. Fruits, légumes, poissons ou viandes, sont ainsi commandés par les locavores et récupérés dans un lieu précis. C’est un autre moyen de découvrir les petits producteurs même si l’offre est plus limitée. De même, les AMAP (associations pour le maintien de l’agriculture paysanne) écoulent la marchandise par le biais des paniers. Par contre, ce système ne prévoit pas de choix de l’acheteur. La composition du panier dépend des légumes du moment, à cause de la saisonnalité. Il est le même pour tout le monde. L’hiver, il est donc un peu moins attrayant mais permet de déguster à un prix moindre de bons produits. Cette technique est une des premières à l’origine des circuits-courts qui a rapidement pris de l’ampleur grâce aux réseaux associatifs.
Les systèmes de vente sont nombreux et on retrouve une manière insolite, mais encore trop confidentielle dans certains départements, de déguster des fruits et des légumes pour un prix raisonnable : la cueillette. Les paysans « invitent » les cueilleurs à venir eux-mêmes se servir parmi les plates-bandes et les arbres fruitiers.
Toutes ces méthodes privilégient le contact direct avec ces professionnels du « bien manger ». Le consommateur peut s’enquérir des méthodes d’élevage ou de culture, de recettes anciennes pour cuisiner des nouveaux produits … Instant privilégié d’échanges, il rassure locavores et producteurs qui voient, pour leur métier, renaître une vraie passion alliée à une prise de conscience. Auparavant corvée, le « jour des courses » s’est transformé en un moment agréable de découvertes, de relations humaines, voir de pédagogies car les producteurs ne sont pas avares d’explications.
Le locavorisme
Le locavorisme ne pouvait cependant pas échapper à nos systèmes de vie ne laissant plus beaucoup de places au remplissage des placards et des frigos. Misant sur la modernité, les drives fermiers et les plateformes de vente en ligne ont donc fait leur apparition. Très plébiscitée par un public plus ou moins jeune mais surtout très engagé dans cette nouvelle façon de consommer, leur nombre n’en finit pas d’augmenter.
Le principe est simple : les agriculteurs et les producteurs intéressés s’inscrivent sur le site mettant ainsi à disposition leurs produits respectifs pour des consommateurs soucieux de les soutenir. La démarche est aisée pour l’acheteur : il commande et il paye par carte bancaire avec une sécurité optimum. Le système est le même que pour un drive basique mais certaines plateformes ont instauré des modes de livraison différents et plus diversifiés. A l’instar de foodtrack.fr, plusieurs solutions permettent à l’acheteur de mieux tenir compte de ses disponibilités afin de faciliter la récupération de ses achats.
Sa commande de légumes par exemple peut lui être livrée chez lui par le paysan qui consacre alors ce moment aux seules livraisons passées sur le site. A l’inverse, le consommateur peut aussi venir à la propriété chercher son vin, sa viande, son miel, son épicerie, son pain … Certaines denrées ou autres produits qui supportent plus facilement le transport sont envoyés par colis. Enfin, les agriculteurs ou producteurs ont la possibilité de « donner rendez-vous » au locavore sur un marché. L’attente est courte puisque tout est déjà payé, il ne reste plus qu’à récupérer la marchandise.
Si la facilité était de mise pour les acheteurs, il fallait aussi que ces plateformes soient attractives pour les producteurs. Tout a donc été pensé pour que leur organisation déjà très lourde ne soit pas trop bousculée et mise à mal par ce nouveau mode de vente. Leur inscription comprend la fourniture de documents qui permettront la validation du compte. Coordonnées et préférences de livraison sont ensuite entérinées. Il ne reste plus alors qu’à alimenter le site avec les produits à la vente. La préparation des commandes ne se fait qu’après paiement par le client, engendrant ainsi un risque de gaspillage et de pertes quasiment nul.
Les administrateurs de ce jeune site, convaincus par la nécessité de faire vivre les petits producteurs, ont donc mis un point d’honneur à rendre simple les démarches pour les deux parties. Acquis à la cause du besoin de transparence quant à l’origine des produits proposés, ce site met à disposition une large gamme de produits. On y trouve ainsi les essentiels, légumes, fruits, fromages, miel, café, vins, bières artisanales mais aussi des plantes aromatiques et médicinales, spiruline ou d’huiles essentielles.
L’apport des réseaux sociaux
Qui ne communique pas aujourd’hui par l’intermédiaire des réseaux sociaux Instagram, Facebook, Twitter ou Linkedin … ? Rendre plus visible telle ou telle offre, afficher de nouveaux produits ou de nouvelles connaissances, l’immédiateté de ces modes de communications n’est plus à démontrer. Téléphones, ordinateurs, tablettes autorisent une information en temps réel. Les producteurs les plus au fait de leur fonctionnement alimentent les réseaux sociaux. Photos des derniers légumes cultivés, des vaches qui paissent, des pains tout juste sortis du four, de la traite des chèvres dont le lait servira à élaborer des fromages toujours meilleurs, la vie des agriculteurs, des éleveurs et autres est imagée au jour le jour. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à filmer une recette utilisant un produit moins connu comme les légumes anciens ou une démonstration de récolte de miel aux côtés des ruches.
Sans conteste le plus sollicité, Facebook, qualifié de « géant » des réseaux sociaux, permet de toucher une population de tous âges et très diversifiée. Les publications créent un lien avec les abonnés qui profitent d’images, de vidéos, de conseils … et qui commentent spontanément les différentes informations données par le petit producteur. L’échange est immédiat et génère, si tant est que les publications soient bien pensées, une promotion de l’entreprise ou de l’exploitation, fulgurante. A charge pour l’exploitant de « fignoler » commentaires et photos, pour promouvoir au mieux son métier et ses produits.
Instagram, quant à lui, ne privilégie pas forcément les commentaires mais plutôt les photos, qui, prises de manière insolite peuvent aider le public à découvrir d’autres facettes des différents métiers et faire sourire les locavores. Les autres réseaux sociaux, un peu moins usités, contiennent des échanges qui visent plus les professionnels entre eux.
Tous les moyens sont donc à disposition pour inciter les petits producteurs à faire connaître métiers et produits. Le locavorisme étant en pleine expansion, ils trouvent un intérêt certain à être reconnus par de plus en plus d’adeptes. Cette nouvelle philosophie de consommation rassemble en effet beaucoup de bienfaits indéniables. Revenir en arrière, avant la mondialisation et l’industrialisation, tel est le leitmotiv des adeptes du local, avec toutefois une adaptation au monde moderne. Manger sain, bio ou du moins raisonné n’est pas la seule implication. L’empreinte carbone en est une autre.
Les transports en avions, en bateaux ou en camions sur des distances toujours plus longues sont la cause d’émissions de CO2 en constante augmentation. De plus, les suremballages plastiques sont légion dans les supermarchés et concernent tous les produits. Des sacs en papier ou des petites cagettes en bois réutilisables suffisent à faire ses courses chez un producteur. De même, la surconsommation n’existe pas, le locavore n’achète que ce qu’il mange, exit donc le gaspillage alimentaire.
La saisonnalité est respectée et la monoculture, engendrant les maladies en affaiblissant les sols, a été remplacée par la polyculture. Celle-ci diversifie en effet l’utilisation des champs. Un cycle de cultures puis de pâtures par exemple, puis à nouveau de cultures, augmente le rendement de façon considérable et annihile le développement des maladies généralement rencontrées en monoculture. Le sol, plus riche naturellement, opère à lui seul une lutte biologique naturelle. Utilisé en permaculture et en agriculture biologique, cette méthode est largement sollicitée par les locavores.
Autre avantage et non des moindres : le renforcement des liens entre consommateurs et producteurs. Sur les marchés ou en magasins, ceux-ci répondent aux interrogations des clients et peuvent expliquer les bienfaits de leur mode de culture ou d’élevage. D’autre part, acheter local soutient leur cause et favorise un salaire plus juste qui ne souffre pas de l’intervention d’intermédiaires plus ou moins nombreux.
Nul doute que tous les moyens mis en œuvre pour pousser le consommateur à favoriser l’achat chez les petits producteurs commence à porter leurs fruits. De plus en plus de monde adhère au mouvement des locavores qui ont, depuis longtemps, compris que le bonheur était dans le pré.